22 - NORTH INDIA

  

Le grand pays des épices que tu l'aimes ou tu le quittes

Ah l'Inde... Ses couleurs, ses épices, ses palaces et ses vaches dans la rue... L'Inde, ce pays fantasmé qui te bouleverse tellement que tu as 47% de chances de revenir hippie, dreadeux ou punk à chien à Montpellier.

Après une première expédition au Tamil Nadu et au Kerala (sud) en 2010, la Moktar team se réunit à nouveau afin de coloniser l'Uttar Pradesh et le Rajasthan. Difficile de résumer par écrit la vie au sein de ce chaos, aussi je vais être bien plus bref que d'habitude et laisser la part belle à l'album photo.

Complots à Versailles ou la quenelle venue d'orient

L'arrivée à Delhi se passe en général plutôt bien. L'aéroport est propre, l'airport sexpress est vide et rapide, tout le contraire de Chennai. Mais les ennuis commencent dès la sortie du train. La gare centrale et ses environs sont peuplés de chasseurs dont l'unique but est de te la mettre rabattre vers une des douze mille agences de voyages du coin. Et ils font preuve d'ingéniosité :

• “Oh my friend here you cannot book night trains, you must go to tourist office. 5 minutes in tuktuk. I write the address for you my friend” = /!\ QUENELLE
• “My friend I tell you, tourist office moved one month before, you go to new location with tuktuk I tell you” = /!\ QUENELLE
• “You must book 10 days in advance for sleeper class, today no tickets left. You go to ministry of tourism because they can help you” = /!\ QUENELLE

Quand deux personnes distinctes fournissent la même information sans rien attendre en retour, tout blanc normalement constitué fait confiance.

“Et les ennuis commencent”

Eh oui, nous avons pu le vérifier par la suite, TOUS les indiens de New Delhi te redirigent vers ces agences qui arborent fièrement “MINISTRY OF TOURISM”. C'est une véritable conspiration pour te délester de roupies. Car étant fatigués du voyage, nous avons bu les paroles de cet indien meilleur en anglais que les autres et adapté notre itinéraire à ce qu'il nous a dit. Bien entendu, le prix global se voyait doublé, mais nous ne nous en rendrions compte que le soir même en consultant l'internet multimedia à tête reposée.

  
C'est nous les Pigeons

J'étais pour ma part très vexé d'être tombé dans le panneau, m'étant juré qu'avec l'expérience des neuf mois précédents, je pourrais déjouer l'intégralité des pièges tendus par la société indienne. Mais mon aigreur s'est par la suite adoucie et j'ai tout de même apprécié le voyage.

COROLLAIRE : ne pas essayer de planifier quoi que ce soit en arrivant dans un pays / ville. La seule chose à faire est de trouver une auberge, se restaurer et appeler maman.

The Gods Themselves

Contrairement au sud de l'Inde qui comprend une écrasante majorité d'hindous et peu de traces d'autres religions, le nord / nord-ouest est beaucoup plus mixé. Pendant des centaines d'années, il a été occupé par divers peuples pour la plupart musulmans (perses, moghols). Ils ont laissé pour héritage de nombreux forts, mosquées, palaces et mausolées, dont le plus célèbre est le Taj Mahal.

        

Par ailleurs, l'Inde est le berceau de trois autres religions majeures : le bouddhisme, le jaïnisme et le sikhisme. Toutes trois ont été créées par des hindous en désaccord avec certains principes de l'hindouisme.

     
Temples jaïns comportant les célèbres scupltures de type "kama-sutra" -
non représentées ici car nous sommes à une heure de grande écoute -
mais que vous pourrez retrouver sur l'album complet

Vegetable Korma et lime soda

La cuisine indienne est excellente ! Il est vrai que s'envoyer un curry par 40 degrés peut paraître suicidaire, mais on s'y fait. Les fruits tropicaux ou jus sont abondants et bon marché : canne à sucre, ananas, papaye, banane, etc. Pour le repas, on peut trouver toutes les gammes de prix, du demi-euro pour un thali à plus de 20€ dans un restaurant chic. Cependant, les rumeurs semblent se confirmer : les intestins vivent mal la ténacité des piments ; peut-être que les conditions sanitaires y sont pour quelque chose également.

"Je vais aux toilettes", 9 voyageurs sur 10 sont victimes de la turista, très tenace dans sa nouvelle mutation. L'INSEE pense dépêcher une équipe de sondeurs pour en savoir plus.

"Je vous envoie le CHSCT, ils peuvent vous aider", Charles est très confiant sur l'avenir du restaurant de Ramesh

     
C'est sûr que c'est moins joli que les photos du lonely planet

La survie

L'Inde est un terrain de jeu particulièrement fascinant. Se déplacer relève parfois du défi, dans le cas où l'on ne loue pas une voiture avec chauffeur.

"Non on ne peut pas rouler avant 9h ni après 17h, parce qu'il y a le myst", Moktar, notre chauffeur en 2010, avait tenu 2 jours sur les 12 prévus

Quelques éléments de problématique :

• Les gares routières ne comptent pas de panneaux d'affichages et sont à l'extérieur des villes
• On nous refile les places au fond des bus longue distance, celles que l'on va potentiellement partager avec les gens qui montent en cours de route
• Les conducteurs de tuktuk se déplacent par groupe de 12, décuplent les prix et cherchent à t'emmener dans un hôtel ou une boutique participant à leur jeu-concours
• Les trains avec couchette sont rapidement pleins, les agences de voyage doublent les prix ou te font croire qu'il ne reste que des billets 1ère classe
• Et pour finir, les rues sont tout simplement chaotiques

Mais passé l'apprentissage de ces petites contraintes, les déplacements deviennent un jeu assez rigolo. En tous cas, arrivé à destination, on se sent fier d'avoir réussi.

  
Sortie de la gare de Varanasi - Bazaar à Agra

Coup de cœur : Le Taj Mahal

La réputation du Taj n'est pas surfaite. Le mausolée de marbre blanc est absolument magnifique, surtout lorsqu'on le découvre à travers l'arche de la porte sud au lever du soleil : que d'émotions mon cher Thierry. Je pense qu'il justifie à lui-seul un voyage en Inde.

     

47 degrés à l'ombre

Ces trois semaines en Inde ont été clairement éprouvantes. Le bruit, l'agitation, l'odeur et la chaleur n'ont pas été nos amis (4 litres d'eau par jour par personne). Cependant, l'Inde reste un pays stupéfiant par son organisation. Rien n'est similaire à chez nous, et si vous avez le cœur accroché alors il vaut certainement le coup d'y jeter un œil ou deux.

"C'est calme ici", moi-même, sur la RN184 au niveau d'Art de Vivre

Aperçu des photos disponibles sur google+

Lien vers l'album

Prochain article : conclusions