16 - NEW ZEALAND

  

Je n'ai pas écrit depuis un bail. Mon esprit devait être occupé ailleurs, aussi je me rattrape avec cet unique article sur le pays des All Blacks. Pour ceux qui n'ont pas l'énergie de lire ce roman, les photos sont ici.

Aotearoa

Le « pays du long nuage blanc » ne comporte que 4.5 millions d'habitants, dont 1.5 millions à Auckland. Pour une superficie équivalente à 1/3 celle de la France, il reste donc un sacré morceau de terre pour loger le reste des kiwis. La densité moyenne est ainsi de 15 habitants au km² contre 100 en France. Il y fait bon vivre !

“Mgoii, whe ahr de biding?”, Keith, Hong Kongais et un peu paniqué lorsqu'il sort d'Auckland

Aujourd'hui, les 3/4 de la population ont des racines européennes et 15% maories. Viennent ensuite les asiatiques et les polynésiens. Le brassage est surtout visible à Auckland où le centre fourmille de différentes nationalités.

L'économie du pays est largement basée sur l'agriculture. Elle en est en fait totalement dépendante, ce qui propulse toute menace d'ordre sanitaire au rang d'ennemi public numéro 1. La gestion des risques à de beaux jours devant elle.

“Nein, Nein, Nein!”, le chef du département des risques n'est pas du tout d'accord

Tant qu'il y a des moutons il y a de la vie

Histoire

Les maoris débarquent en Nouvelle-Zélande entre les XIè et XIVè siècles, en provenance de Polynésie. Ils y trouvent une terre fertile et s'y développent pendant quelques siècles indépendamment du reste du monde. Leur société est basée sur des tribus subdivisées en clans et ils excellent dans la sculpture de bois.

  

Au XVIIè siècle le Hollandais Abel Tasman est le premier européen à découvrir kiwiland. Un siècle plus tard, c'est au tour de l'Anglois James Cook de s'aventurer à l'autre bout du monde, où il cartographiera une grande partie des côtes. Le commerce entre les européens et les maoris se lance.

Au XIXè siècle, la couronne britanique décide de passer la seconde et envoie Hobson officialiser l'appartenance de la Nouvelle-Zélande à la couronne. Hobson rédige et propose un traité régulant la vente des terres, de sorte que les maoris ne les vendent pas pour une bouchée de pain à des colons peu scrupuleux. Le traité de Waitangi est signé par une partie des chefs de tribus et le pays est alors fondé en tant que tel.

"Parce que j'trouve que j'suis souvent victime des colifichets quand même, c'est pas normal", Perceval, un vrai Chevalier

Le document fait encore aujourd'hui foi afin de délibérer des cas passés de confiscation injuste de terres (dédomagements aux maoris). Il est aussi remis en question, des éléments de la traduction en maori sont jugés vagues et peut-être mal compris par les chefs de tribus à l'époque.

Petite note: les Français avaient établi un bastion dans la ville d'Akaroa, à 2 heures de Christchurch. Nous aurions pu nous installer en plus grand nombre et ainsi contrer l'Anglois dans son extension sans bornes... si le Roi Louis XIV l'avait décidé. Mais il avait trop bu et s'est endormi.

  

Par la suite, l'immigration des îles britanniques s'accélère et la population européenne passe de 2,000 à 30,000 en 10 ans ; la population maorie est alors estimée à 80,000. Le commerce continue de se développer, transformant le pays et créant des tensions entre les peuples. En parallèle, les maoris défendent leurs terres bien qu'elles soient protégées par le traité. Cette situation aboutit aux guerres des terres, où les maoris perdront beaucoup de territoires et hommes en l'espace de quelques 10 ans.

A la fin du XIXè siècle, le pays compte 250,000 habitants ! Il devient partiellement puis totalement indépendant au milieu du XXè siècle.

Ecosystème

Avant l'arrivée des premiers colons, le pays était recouvert à 80% de forêt vierge composées d'espèces uniques au monde. Cependant, maoris puis plus tard européens ont puisé dans cette réserve de bois pour construire (puis exporter). La forêt native ne recouvre aujourd'hui que 25% du territoire, majoritairement remplacés par des champs dédiés à l'agriculture ou à l'élevage. Toutefois, le gouvernement a lancé de vastes programmes de plantation d'arbres : il n'est ainsi pas rare qu'un Pohutukawa partage un morceau de terre avec un peuplier.

  
Pohutukawa, arbre unique à la nouvelle-zélande fleurissant à Noël

Faunement parlant, pendant des milliers d'années, on ne pouvait trouver aucun mammifère prédateur sur l'île. Les oiseaux se sont multipliés et diversifiés, donnant naissance à des espèces uniques comme le Kiwi.

En débarquant, les colons ont introduit chiens, rats, chèvres, vaches et surtout oppossum, sorte de lémurien d'Australie réputé pour sa fourrure. Le business de fourrure ne prenant pas (Merci Brigitte), les gentils colons ont simplement relâché les animaux dans la nature. Ils n'imaginaient probablement pas qu'ils y introduisaient un beau prédateur, notamment pour les oiseaux dépourvus d'ailes. Aujourd'hui, kiwis et autres espèces rares sont en danger d'extinction et protégés, tandis que des programmes sont en place pour réduire la quantité d'opossums.

"Donnez-moi une batteuse et je vous en débarrasse", VAB est le seul vrai prédateur sur terre

Le gouvernement kiwi prend très au sérieux le maintien de la biodiversité du pays, via le ministère de l'agriculture. Les services de douane sont ainsi extrêmement sévères envers toute personne ramenant fruit, viande ou autre produit pouvant porter préjudice à la stabilité de l'écosystème. On nous demande même d'ôter nos chaussures pour qu'elles soient nettoyées !

“Alors il est où ce jambon ?”, Jimmy, inspecteur MAF, s'adressant à deux touristes belges qui pensaient pouvoir passer l'immigration avec du Fleury Michon

  

Landscape

“La Nouvelle-Zélande, c'est beau”, Captain Cook, alors qu'il débarquait 12 nouveaux containers de produits Apple, 1770
“Et c'est vert”, Dalton, 27 ans, daltonien depuis qu'il l'est, mais sûr de lui aujourd'hui

Effectivement le pays est vraiment très beau. Plusieurs raisons à celà :

• Il n'y a pas beaucoup d'humains
• Il y a beaucoup de moutons, et un mouton c'est plutôt beau (surtout dans l'assiette)
• C'est valonné, un peu comme le Gers, sauf qu'il n'y a pas de confit et clairement pas d'Armagnac
• Il y a une activité volcanique importante, il est donc facile de croiser montagnes aux sommets enneigés, volcans, sources d'eau chaude et lacs de couleurs diverses
• Il possède des milliards de kilomètres de littoral
• Et surtout, la couche d'ozone est très faible => le soleil plus agressif => la lumière plus vive => les couleurs surréelles

“Je vous le dis que c'est du fake”, CB devant un énième lac de couleur turquoise.

     

Concernant les villes, l'influence est clairement anglo-saxone. [avis personnel] Cela donne de grandes maisons basses tristes entourés de leur grand jardin triste, où l'herbe triste est coupée bien ras. Le bon point c'est que c'est en ordre [/avis personnel]. Mais ce n'est pas trop grave.

Pour une idée plus précise, je vous invite à regarder les photos qui ont été très difficiles à trier. Je rejette à l'avance toute accusation de retouche de saturation, les couleurs sont bel et bien fidèles.

Rugby

Un de mes objectifs était bien entendu de voir un match de Super 15, ou mieux des All Blacks (on peut toujours rêver). Malheureusement la saison était terminée, et cette fois-ci pas de tournoi amateur à se mettre sous la dent. Mais grâce à Xavier et ses nombreuses connexions sur la scène internationale, j'ai joué un peu à Wellington. Excellente initiative pour garder la ligne, compte tenu des litres de vin que j'ai eu l'obligation de goûter.

“Tu peux pas partir sans boire le verre de l'amitié ! Sinon t'es plus un ami”, Seb pour la dixième fois, troisième mi-temps à Pantin, un dimanche à 20h, 2010.

Vin

La Nouvelle-Zélande s'est depuis peu lancée dans la production de vin. Elle est réputée pour le Pinot Noir et le Sauvignon Blanc et cultive dans une moindre mesure Chardonnay, Cabernet, Merlot, Syrah et Riesling. Les vins sont en grande majorité monocépages mais on peut aussi trouver des assemblages, notamment Cabernet-Merlot.

Moi qui aime les vins de Bourgogne et bois peu de blanc, je suis un peu déçu par leurs Pinots Noirs et enchanté par leurs Sauvignons Blancs. Comme quoi tout peut arriver. Les premiers sont très légers, à moins d'y mettre le prix (domaine Peregrine par exemple). Les seconds sont souvent ronds, pas trop acides et peu écoeurants. Je n'ai pas beaucoup testé le reste mais dans l'ensemble il m'a semblé difficile de tomber par hasard sur un très bon ou un mauvais vin.

Depuis quelques années les kiwis semblent se diriger vers le bon-manger et le bon-boire. On observe donc une explosion des produits Bio ou Gluten-free, affectionnés par une grande partie de la population.

“Non le Bio ce n'est pas plus cher”, Victoire, digne habitante de la rue de Levy, XVII arrondissement de Paris la capitale

L'autre conséquence est la montée générale des prix. Il est ainsi très difficile de trouver un vin local moins cher qu'un vin importé (Australie, Chili) ! Paradoxal mon capitaine.

Famille

J'ai passé 1 semaine chez mon oncle et sa famille à Palmerston North. J'ai enfin rencontré mon cousin Jordan avec qui j'ai gagné plusieurs centaines de courses à Gran Turismo. Le départ a été difficile tant l'accueil a été bon.

  
Tonton crazy n'aime pas être pris en photo

J'ai également été ravi de passer un peu de temps avec Xavier à Wellington. Ce n'est pas tous les jours qu'on regarde le Hobbit en mangeant du foie gras avec une bonne bouteille de rosé. Ses collocs sont également au top.

“Il reste du brownie??”, CB après sa 5ème part.

Voyager en Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande, c'est grand et peu peuplé. Les routes reliant les villes sont peu nombreuses, surtout sur l'île du sud. Ce n'est donc pas la même manière de voyager qu'en Amérique Latine ! Les gens sont très accueillants et n'hésitent pas à aider s'ils le peuvent. Ils sont presque aussi polis que les Anglais eux-mêmes. La culture mixée anglaise-maorie semble porter ses fruits, et les kiwis sont fiers de leurs racines.

L'accent kiwi est rigolo, ils prononcent tous les "e" comme des "é" voire "i" : "siven" pour seven, "béd" pour bed et "réd" pour red. Cela a donné une belle situation où je ne trouvais pas le magasin "Mitre 10" parce qu'on me l'avait indiqué comme "Mighty teen"!

  
Mighty teen

En arrivant à Auckland, tous les voyageurs m'ont conseillé de réserver à l'avance bus, trains, auberges et activités. Quel stress après le chaos latin ! J'ai un peu paniqué, car l'idée de planifier mon voyage jour par jour m'effraie autant qu'un troupeau de frelons me poursuivant sur plusieurs centaines de mètres à la Petite Vigne.

“Je vous ai raconté mon rêve??”, CB, se réveillant un matin après avoir rêvé d'un troupeau de frelons le poursuivant sur plusieurs centaines de mètres à la Petite Vigne. Pour information, je m'étais réfugié dans la caravane.

Par ailleurs, j'ai malencontreusement oublié mon permis de conduire à la maison. Je n'ai donc pas pu louer de voiture, alors qu'il semble que ce soit LE moyen de transport dans le coin. TOUT LE MONDE a une voiture. Ce n'est pas très étonnant vu l'espace qu'il y a. Mais tout de même, ce n'est pas une raison pour ne proposer qu'un seul service de bus par jour entre chaque ville (j'exagère à peine).

Ainsi, afin de pimenter un peu l'aventure, j'ai décidé d'essayer le stop. Une anglaise me l'a en effet conseillé, justifiant qu'elle n'attendait “pas plus de 5 minutes à chaque fois”. Pour ma part, j'ai généralement attendu 1h30 pour chaque trajet...

“Ta barbe est clairement moins attirante que ses nichons”, James, Irlandais, résumant parfaitement la situation.

Dans l'ensemble, le pays est beau mais se partage. J'ai peut-être pour la première fois manqué d'un ami afin de découvrir à plusieurs ces paysages presque irréels.

“Le voyage en NZ, c'est comme le sesque, c'est mieux à deux”, Kevin, ponctuant d'un rire nerveux puis se replongeant dans PC magazine.

Prochaine destination : Australie

English

Kiwiland is one of the most beautiful countries I have seen in my whole, entire exciting and extremely long life. It is very green indeed, but also blue, green, grey, white and green. Due to the thiner ozone layer, the colors are a lot more vivid, sometimes creating unrealistic views.

Aotearoa has 4.5 million inhabitants on wide land, making it one of the less dense countries in the world with 15 people per km² (Australia is even lower). It is then very pleasant to walk in the streets, generally empty. Only Auckland, with its 1.5 million of cosmopolitan population, feels more similar to what we usually see in Europe.

Kiwi people are very polite and helpful. It is a pleasure to interact with them and being French was not a problem, despite XV de France beating the All Blacks several times in the past. It was also funny trying to decode the NZ accent. I eventually searched for a shop supposedly called Mighty Teen - the real name was Mitre 10.

I spent two weeks in the north island and another two in the south island. The north was an opportunity to meet my uncle Crazy Jimmy, who 30 years ago emigrated from France. Before that, I had not seen him more than 3 times in my interesting life. His wife Moana and their third son Jordan welcomed me as if I was part of their family, so I had a very nice stay in Palmerston North. I could also visit Xavier in Wellington for a few games of touch, a few bottles of wine and a few slices of foie gras.

The south island is definitely wilder.

“You mean, girls are crazy? Like, they are half-naked and stuff?”, Franz voyage pour la première fois hors de sa Schwartzwald natale

You can actually spend your whole time being amazed by the beauty of the landscape and do nothing else. Some areas are almost untouched, I felt a bit priviledged to be there. I really enjoyed Kaikoura and its 1600m Mt Fyffe, the turquoise-colored lake Tekapo and the peaceful area of Wanaka. Sadly I could not make it to the glaciers, mt Cook, Otago region, etc. But then I have another good reason to come back!


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